lundi 1 février 2016

« Tous Belges ! » / Centre d’Art Contemporain de Meymac

Exposition « Tous Belges ! » / Centre d’Art Contemporain de Meymac / Dans le cadre du festival "Les Printemps de Haute-Corrèze", édition 2016. Du 20 mars au 19 juin 2016 / vernissage le 19 mars à 18h. Commissariat : Caroline Bissière & Jean-Paul Blanchet, avec l'aide d'Eglantine Bélêtre.

Abbaye St André - Centre d’art contemporain - Place du Bûcher -19250 Meymac -France - Tél. : 0033 (0)5 55 95 23 30 - http://www.centre-art-contemporain-meymac.com/

Benjamin Monti, Sans titre, Encre de chine sur papier « Perspecta », 29,7 x 21 cm, 2010.

Note d’intention: En 1839, la Belgique était reconnue comme formant un Etat. Existe-t-il cependant une nation belge ? La question est récurrente, elle traverse périodiquement la société belge.

La Belgique est-elle le pays qui n’existe pas, un pays par défaut comme en produit parfois l’Histoire ou bien doit-on supposer que cet Etat est, en réalité, porté par une identité particulière, une belgitude irréductible que des siècles de vie commune auraient façonné et pourquoi pas depuis que César l’a baptisée ? La naissance officielle du pays militerait pour la première hypothèse, mais ce serait méconnaître que son territoire est resté chapeauté pendant des siècles par une structure politique autonome (Évêché de Liège excepté), soudé par une communauté de croyance.

Ce serait aussi oublier les échecs répétés des tentatives d’intégration aux ensembles politiques qui l’entourent, malgré des affinités déclarées avec la France en particulier. Cette cohésion qui persiste de fait sur la longue durée donne à penser qu’elle la doit à une réalité sous-jacente qui transcenderait la coupure des deux langues, ou, en renversant l’hypothèse, que c’est cette cohésion qui l’a créé.

Le résultat au bout du compte étant le même. Tous ceux qui ne sont pas belges le pensent. Ils s’appuient pour ce faire sur un accent, des goûts, des comportements, un ton particulier dans les créations littéraires ou plastiques. C’est cette part singulière : état d’esprit mêlant poésie et autodérision, laissant filer les débordements carnavalesques, maniant avec gourmandise et fantaisie, absurde et humour dans le droit fil d’un Marcel Broodthaers, d’un Jacques Charlier, d’un Wim Delvoye, d’un Patrick Van Caeckenbergh, d’un Panamarenko ou d’un Jacques Lizène pour ne citer qu’eux, dont nous voudrions montrer la persistance dans les générations plus jeunes.

L’exposition s’intègre dans un festival pluridisciplinaire, Les Printemps de Haute Corrèze, consacré cette année à la Belgique dans toutes ses dimensions historiques, culturelles ou culinaires. C’est-à-dire à tout ce qu’elle recèle pour nous Français de particularités, de richesse d’expression et de créations qui, avouons-le, nous fascinent.

Jean-Paul Blanchet.

Les artistes: Ruud Van Moorleghem, Jan Fabre, Jan De Cock, Maarten Vanden Eynde, Filip Gilissen, Kelly Schacht, Emmanuel Van der Auwera, Thomas Lerooy, Tinus Vermeersch, Geert Goiris, Helmut Stallaerts, Pascal Bernier, Sophie Langohr, Benjamin Monti, Honoré d’O, Elodie Antoine, Cris Brodahl, Harold Ancart, Jos de Gruyter & Harald Thys, David Claerbout …

La vie est belge ! - Le festival des Printemps de Haute Corrèze initié en 2004 par le Centre d’art contemporain de Meymac, réunit une vingtaine d’associations culturelles établies sur le territoire de la Haute Corrèze.

Il a pour vocation de fédérer des synergies entre des structures culturelles et de proposer des évènements en lien avec le thème choisi.

Les thèmes abordés par les Printemps s’organisent alternativement autour d’un pays (Chine en 2004, Québec en 2008, Russie en 2010, Afrique en 2012, Japon en 2014) et d’un thème plus général (Nature en 2005, Polar en 2006, Voyage en 2007, Eau en 2009, Femme en 2011, Cinéma en 2013, Arbre en 2015).

L’édition 2016 dédiée à la Belgique aura lieu de 2 avril au 11 juin 2016.

dimanche 17 janvier 2016

Papier Machine Numéro 3 - Manche

Pour ce numéro trois de Papier Machine, 33 esprits fertiles sont à l’origine de contributions inédites et exclusives. 112 pages - décembre 2015 - 16 euros. Diffusion en librairie: R-Diffusion - http://papiermachine.be/https://www.facebook.com/papiermachine.be/


Au sommaire de ce numéro trois, sur lequel, une fois n’est pas coutume, le mot Manche dicte sa loi, il y aura la visite intérieure d’un bodybuildé en voie de pourrissement, une enquête exclusive sur le rituel du « gromanche », une invasion de poignées,  un entretien entre la langue et la salive, les notes pour plus tard d’un cinéaste qui ne savait pas finir, les sculptures explicatives de l’amour à la plage au temps du débarquement,  le récit de la stagnation migratoire, des questions sans réponse, la preuve par a+b que les bateaux ont des pieds,  un conciliabule de mariachi comanche et un dictionnaire au compas trop profondément enfoncé dans l’oeil.

Parmi les 33 contributeurs, Bruno Fern, apôtre de la craduction, Gaspard Delanoë, chef de file du parti politique PFT, le Parti Faire un Tour, Aïko Solovkine, auteure remuante à la plume trempée dans l’arsenic, Antoine Boute, poète performatif, chantre de la révolution bio-hardcore, Vincent Tholomé, écrivain habité et habitant, Anne Corté, fondatrice à la dynamite de Ouistiti glace, Coline Sauvand au pays des tord-boyaux… et une volée d’autres bizarroïdes et géniaux inventeurs, écrivains, illustrateurs, documentalistes, architectes, photographes, sans oublier nos adoré-e-s inclassables sans-étiquettes.

Illustration de Benjamin Monti pour la rubrique Métèque - La voix au chapitre

Ont participé à ce numéro :
Jean-Louis Baille & Ernesto Timor, Samantha Barendson, François Bellenger, Valentine Bonomo, Nicolas Bourthoumieux, Antoine Boute & Chloé Schuiten, Daniel Cabanis, Bryan Campbell, Lucie Combes, Anne Corté, Gaspard Delanoë, Bruno Fern, Antoine Gandubert, Boris Hennion & Nadia Beugré, Betty Lamoulie, Jérôme Mayer, Gijs Milius, Benjamin Monti, Pierre-Yves Morel, Francisco Moser, Aldwin Raoul, Coline Sauvand, Aïko Solovkine, Soom, Dana Stoian, Jean Tertrain, Vincent Tholomé, Florian Tixier & Benjamin Leclercq et Grégory Voivenel

Graphisme : Ousseynou Salla.
Typographie : Sandrine Nugue.

dimanche 27 décembre 2015

Ping-Pong / Eric Therer vs Benjamin Monti / Eastern Belgium at Night

Vient de paraître :
Ping-Pong, Eric Therer vs Benjamin Monti, 15 illustrations, 40 pages, Noir et Blanc,  Format italien: 14,8 x 21 cm, 300 exemplaires non justifiés, éditions Eastern Belgium at Night, 2015. Prix de vente: 8 euros. 




Payable par virement, me contacter par e-mail à l’adresse : benjamin.monti@laposte.net

lundi 19 octobre 2015

Benjamin Monti / « Méçant garçon » / Galerie Nadja Vilenne

Exposition de Benjamin Monti « Méçant garçon » Galerie Nadja Vilenne. Le rez de chaussée de la galerie est occupé par l'exposition "The Art-Shapped hole in my heart" de Charlotte Lagro. 


Certes, Benjamin Monti est un « Méçant garçon », cédille comprise. Il copie sur son voisin, il découpe dans les encyclopédies de la bibliothèque, il vole les cahiers d’écolier de ses petits camarades. C’est un apprenti fort peu sage, un brin iconoclaste et qui cultive l’étrangeté. N’essayez point de le mettre au coin, il aura le culot de vous tenir tête, dissertant de la qualité des châtiments corporels et de leur diversité. Il a d’ailleurs relu toute l’œuvre de la Comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine, préférant les ouvrages illustrés par Horace Castelli. Il teinte sa Bibliothèque Rose d’inquiétantes noirceurs, prendrait plutôt parti pour une « Education Culturelle » façon Roland Topor et lit en cachette des ouvrages aussi attrayants que l’« Insectorum Sive Minimorum Animalium Theatrum: Olim ab Edoardo Wottono, Conrado Gesnero, Thomaque Pennio inchoatum » du physicien et naturaliste Thomas Moffet, ou aussi lumineux que « Phantasmagoria: The Secret Life of the Magic Lantern » de Mervin Heard. Il vous recommandera la lecture du « Suicides. Passionnés, historiques, bizarres et littéraires » de Romi paru chez Serg en 1964 tout comme celle de « Moi, Âne premier » tout récemment réédité par Le Tripode, une histoire en vers d’un enfant capricieux élevé par des parents trop permissifs, qui se retrouve entouré de personnages terrifiants, illustré par Antonio Rubino, le grand maître de l’illustration italienne de l’entre-deux-guerres. Benjamin Monti compulse de façon compulsive (et son métier de libraire investi auprès des petits éditeurs n’arrange pas l’affaire) et dessine, fort souvent jusqu’à plus d’heure. Son intérêt pour Barnabé Gogo ne m’étonne pas. « Un génie incompris (M. Barnabé Gogo) » dessiné par Cham fut édité en 1841 dans la fameuse « Collection des Jabot ». Les pages, qui racontent la vie d’un jeune dessinateur au talent douteux que son père pousse aveuglément dans la carrière artistique, sont truffées de dessins à la manière des enfants. Rejeté par les beaux Arts, le héros finira par devenir caricaturiste… Oui, Benjamin Monti s’intéresse aussi aux dessins d’enfants. Et on dira également de lui qu’il a « de grandes dispositions » ; c’est souvent le cas des « Méçants garçons ».


L’actuelle exposition des travaux de Benjamin Monti fait la part belle à deux séries d’œuvres, toutes deux déjà initiées en 2010 mais qui ont plus récemment trouvé leur vitesse de croisière ; celle-ci fut même quotidienne pour l’une d’elles. On connaît tout l’intérêt que l’artiste porte aux papiers imprimés et manuscrits trouvés. Déjà, il y eut l’investissement de ce cours de droit anonyme et manuscrit, plus d’une centaine de pages d’une écriture délavée sur papier quadrillé et d’une involontaire beauté plastique. À l’encre de chine, au crayon, à l’encre sympathique, Monti en a investi les marges, les zones vierges, le texte. Il y eut également ces anciens blocs de papiers « Perspecta », papiers millimétrés en deux couleurs à fins de perspectives cavalières qu’elles soient en parallèle, avec horizon en dehors du dessin, en vue isonométrique ou axonométrique dont Benjamin Monti usa comme de véritables supports pour des projections et perspectives plus mentales que physiques. Cette fois, il investit les fiches finement dessinées au crayon noir (et parfois rehaussées d’une couleur) d’un cours de biologie, des histoires naturelles et des dessins sans date tracés par une main studieuse, précise, appliquée et relativement douée, ainsi qu’un ensemble d’anciennes cartes perforées produites par la Société Anonyme « Courage – Organisation », active à Liège dès 1948. Premières « mémoires de masse » dès les origines de l’informatique, ces cartes satinées sur leurs deux faces ne pouvaient qu’intéresser Benjamin Monti. 


Il est féru d’illustrations en tous genres – on l’aura compris – et son travail consiste à continuellement réorganiser un corpus encyclopédique de dessins et motifs qu’il s’approprie, recopie, interprète et subvertit, en un singulier système de pensée. Dès lors, avec courage, Benjamin Monti y réorganise son monde en un système qui n’a rien de binaire. On pourrait ici dresser une liste savante des perles bibliophiliques, des encyclopédies, des Curiosa ou des ouvrages anciens illustrés que chine et collecte Monti, ce qu’il copie avec l’agilité d’un gymnaste qui aurait délaissé la magnésie au profit de l’encre de chine, corpus dont, en un même temps, il s’affranchit au plus vite. Citer les sources serait toutefois déflorer la virginité même de chaque opus. On y reconnaîtra surtout un fonds d’images inscrit dans notre conscience collective, appartenant tant au patrimoine populaire que savant. Benjamin Monti isole ces dessins, leur assigne espace et composition, les hybride et les associent parfois comme le ferait un collagiste. Surgissent ainsi, en ce continuel recyclage, les visions et l’expression d’un monde particulier où se côtoient le réel et le merveilleux, l’onirique, l’ésotérique, l’enfantin, le populaire, le savant, l’obscur, l’absurde, l’indécent, l’insolent. Chaque dessin devient ainsi un commentaire de l’image par l’image, chacun lorsqu’on les associe, participe à de nouvelles logiques sémantiques.


Les dessins de la série « Courage – Organisation » investissent la surface lisse et claire du carton : les perforations ainsi que la numérotation en abscisse et ordonnée deviennent ainsi marges, bordures et prédelles qui rappellent la destination première, mécanographique, de ces cartes perforées. Dans le cas des feuillets de ces leçons de biologie, le jeu est évidemment autrement subtil. Monti réinterprète en ce cas le principe même du cadavre exquis, en trichant bien sûr, puisqu’il interagit avec les dessins et notes déjà tracés. A la reproduction sexuée des diatomacées, du chlorella viridis, à la croissance du Renonculus ou de l’ascaris megalocéphale, il répond par ses propres reproductions tout aussi prolifiques. Monti intègre les crayonnés, les ingère, leur réplique et tiendrait même compte, ça et là, des notices, produisant dès lors une nouvelle et surprenante encyclopédie d’histoires aussi naturelles que surnaturelles. C’est là bien plus qu’espièglerie d’un « méçant garçon ».

Jean-Michel Botquin

Exposition du 3 octobre au 31 octobre 2015. Ouvert du jeudi au samedi de 14 à 18 h. ou sur rendez-vous. Galerie Nadja Vilenne - 5, rue Commandant Marchand - b. 4000 Liège tel et fax : + 00.32.(0)4.227.19.91 - portable: + 00.32.475.90.52.26 - http://www.nadjavilenne.com/

samedi 17 octobre 2015

Galerie Nadja Vilenne / Officielle 2015, Les Docks, Paris, 20-25 octobre, stand A49

La Galerie Nadja Vilenne participe à OFFICIELLE 2015 Paris. Stand A49, Les Docks, Cité de la Mode et du design.


Olivier Foulon
Eleni Kamma
Aglaia Konrad
Charlotte Lagro
Jacques Lizène
Jacqueline Mesmaeker
Benjamin Monti
John Murphy
Maurice Pirenne
Valérie Sonnier
Raphaël Van Lerberghe

Entrée principale au 34 Quai d’Austerlitz, 75013 Paris.
Entrée VIP au 36 Quai d’Austerlitz.
Ouverture au public du mercredi 21 au dimanche 25 octobre 2015 de midi à 20h.
Nocturne le vendredi 23 octobre jusqu’à 21h.
Vernissage le mardi 20 octobre de 15h à 21h, uniquement sur invitation.
Il existe une navette fluviale entre le Grand Palais et les Docks, du 22 au 25 octobre.

lundi 28 septembre 2015

Benjamin Monti / Méçant garçon / Galerie Nadja Vilenne

Ce vendredi 2 octobre 2015 à partir de 19 h. Nadja Vilenne présentera au premier étage de sa galerie une sélection de mes dessins réalisés entre 2012 et 2015. Le rez de chaussée de la galerie sera occupé par l'exposition "The Art-Shapped hole in my heart" de Charlotte Lagro. 


Exposition du 3 octobre au 31 octobre 2015. Ouvert du jeudi au samedi de 14 à 18 h. ou sur rendez-vous. Galerie Nadja Vilenne - 5, rue Commandant Marchand - b. 4000 Liège tel et fax : + 00.32.(0)4.227.19.91 - portable: + 00.32.475.90.52.26 - http://www.nadjavilenne.com/

samedi 26 septembre 2015

Tomber du ciel (I) et (II) / Galerie de Wégimont

Tomber du ciel (I) et (II) / Galerie de Wégimont et Churchill

(I) A Wégimont du 3 octobre au 1er novembre 2015 
Vernissage le 2 octobre de 18 à 21h

(II) et au Churchill du 1er octobre au 31 novembre 2015

Sous le commissariat d’Emmanuel d’Autreppe et avec la complicité de François de Coninck et avec Capitaine Lonchamps, Bertrand Carrière, Dominique Castronovo & Bernard Secondini, Aurore Dal Mas, Lila Maria de Coninck, François de Coninck & Guy Jungblut, Thierry Falisse, Benoit Félix, Jacky Lecouturier, Barbara & Michael Leisgen, Perrine Lievens, Justine Montagner, Benjamin Monti, Jacques Louis Nyst, Sébastien Plevoets, Armand Quetsch, Lucia Radochonska, Alain Rivière, Jean-Michel Sarlet, Guido van der Werve, Manon Vanderweeghde.


Et si notre trop complexe et retorse époque avait, au moins encore un peu, besoin de croire au Père Noël, aux cadeaux tombés du ciel, aux chimères impalpables, aux voeux furtifs que l’on ne peut s’empêcher d’adresser aux étoiles filantes ?… Non pas histoire de se repaître là de niaise superstition, d’espoirs naïfs, de rêverie infantile ou de fuite - trop adulte, celle-là - dans les éthers ou les paradis irrémédiablement artificiels… Mais bien plutôt de saisir les occasions de garder les yeux dans les airs, de décoller les pieds d’une terre trop terre-à-terre, de laisser nos imaginaires vagabonder dans des formes libres, indécises, imprécises ; de nourrir la conscience, somme toute, que le monde qui nous accueille est bien plus infini que ce que nous pouvons percevoir ou concevoir. De jouer aussi avec les mots, comme on jongle avec les nuages.

Tomber du ciel c’est s’inviter et s’inventer, s’ajouter et troubler, mourir et renaître, ne faire que passer. S’il est vrai, comme le disait Mallarmé, qu’un coup de dés jamais n’abolira le hasard, c’est aussi accepter que l’homme sur terre ou dans les airs ne maîtrise pas tout : la chance ou le coup du sort nous bousculent, le symbolique nous transcende, le spirituel nous fait pouffer ou éternuer, autrui nous happe, le temps nous avale, les meilleurs s’en vont, nos ombres nous précèdent et l’art, l’art, souvent nous dépasse. 


Bonne veine ou infortune, bout de sonde ou coin de météore, foudre bénie ou pluie de grenouilles, oiseau chevrotiné ou arc-en-ciel, révélation mystique ou héritage d’Amérique : ce qui nous tombe de nulle part a souvent de quoi surprendre. Nous avons réuni ici des créateurs de tous ordres, provenances et générations. Ils n’ont en commun que le ciel, parfois un horizon, et c’est déjà beaucoup. Et s’il ne s’agit pas, nez en l’air, d’égrener patiemment le chapelet des béatitudes esthétisantes ou des joliesses de calendrier, il ne s’agit pas non plus de bouder son plaisir à voir passer au loin les nuages, les merveilleux nuages (même s’il faut bien convenir qu’il est rare qu’un nuage prenne la forme d’un nuage), et à récolter ce qui, de là-haut, descend questionner, nourrir ou éblouir notre regard, nos repères, nos certitudes. Chaque matin, il nous faut redescendre d’un cirrus, d’un stratus, d’un cumulus, chaque soir y remonter ; enfants, on n’en faisait pas tout un plat. Nous aurons donc l’âge de nos ailes, brûlées parfois à trop de désir. Le ciel, c’est notre lieu commun et pourtant toujours lointain, étranger… Le ciel, bien malin qui peut prédire ce qu’il lâche, où il va, et quand il tombe. Le mieux est encore de faire mine que le ciel, c’est nous. 

Emmanuel d’Autreppe

Les manifestations sont organisées par l’asbl Wégimont Culture, 
avec le soutien du Service culture de la Province de Liège 
et en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, 
et l’asbl « Les Grignoux ».

La Galerie de Wégimont est située sur le parking bas du Domaine provincial
Chaussée de Wégimont, 76 -4630 – Soumagne
Gsm : 0477 38 98 35 
- e-mail : info@wegimontculture.be
Visites les samedis et dimanches de 14 à 18 heures et sur rendez-vous

Galerie du Cinéma Churchill, rue du Mouton Blanc à 4000 Liège

Galerie ouverte tous les jours de 14 à 24 heures, les week-ends et fériés de 12 à 24 heures.